 |
|
 |
 |
"Le rat de bibliothèque" |
 |
 |
|
|

Carl Spitzweg (1808-1885) est connu comme le plus grand artiste de la période Biedermeier en Allemagne et en Autriche après la fin des guerres napoléoniennes. La stabilité politique et l'urbanisation et l'industrialisation croissantes de ces pays conduisent au développement d'une nouvelle classe moyenne urbaine et avec elle, d'un nouveau type de public pour les arts. Par conséquent, les peintres ont commencé à produire des représentations sans prétention, souvent sentimentales de la vie domestique, sans commentaire politique ou social, pour nourrir une demande de décoration intérieure de la part de la classe moyenne croissante.
Alors que l'art polémique était découragé par les attitudes conservatrices qui envahissaient l'Europe centrale, il y avait encore de la place pour de subtiles allusions politiques et une satire légère. C'est le cas des peintures de Spitzweg, qui se moquent doucement des divers personnages qui occupent les diverses couches sociales de son Allemagne natale. Pharmacien de formation, il se met à la peinture alors qu'il se remet d'une maladie et est presque entièrement autodidacte. Bien que ses techniques aient été développées en copiant les maîtres hollandais, son style aurait été influencé par les œuvres satiriques de William Hogarth et Honoré Daumier.
Spitzweg a créé trois versions de The Bookworm, et bien qu'il l'ait appelé Librarian, la peinture a été popularisée avec ce terme sardonique faisant référence à quelqu'un dont on se moque d'être une personne livresque mais irréaliste. Le peintre emmène le spectateur dans une bibliothèque de la seconde moitié du XVIIIe siècle, décorée dans le style rococo. Le vieux bibliothécaire est debout en haut de l'échelle, lisant un livre à courte vue, tout en tenant un livre ouvert dans sa main droite, le troisième sous son bras gauche, et avec ses genoux le quatrième. Alors qu'il lit dans la section "Métaphysique" d'une grande bibliothèque, un rayon de soleil tombe à travers la fenêtre sur lui, le livre ouvert et l'étagère, signalant l'idée de "l'illumination", mais tout le reste indique le contraire. Son visage semble exprimer une incompréhension, et ses vêtements montrent qu'il est de l'époque pré-révolutionnaire : ses culottes courtes, "culottes", étaient un symbole de "l'ancien régime" et du conservatisme depuis la Révolution française, lorsque les éclairés ont choisi porter des pantalons et s'appeler "sansculottes". La taille de la bibliothèque est inconnue, et la hauteur de l'échelle de la bibliothèque ne peut être qu'estimée : le globe suggère une hauteur possible, mais le sol n'est pas visible, intensifiant un sentiment de précarité dans la position du savant inconscient, inconscient de son environnement et seulement intéressé par la connaissance du passé.
|
|
 |
 |
|
 |